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Témoignages


01/07/2008 - Témoignage

Formation à la pratique son : Gaétan Salmon, Ingénieur du son - Groupe Dispatch

Témoignage de Gaétan Salmon, Ingénieur du son - Groupe Dispatch, extrait de Passerelles,  la lettre n° 4  - Juillet 2008.

Que cherchez-vous à transmettre en priorité quand vous enseignez ?

D’abord, l’expérience. Comme dans beaucoup de métiers, on connaît la théorie en sortant de l’école, mais ensuite il convient de pratiquer. On se rend compte alors qu’à l’extérieur les choses se passent rarement comme prévu. Ensuite, une forme de modestie. À tout âge, c’est intéressant, la modestie, parce qu’on peut toujours apprendre de n’importe qui.

En clair, je dis aux étudiants : il faut être capable de s’adapter, ne pas vouloir immédiatement prendre la direction, savoir être assistant et écouter les personnes qui sont sur le terrain depuis longtemps. Sans avoir reçu la même formation, ces professionnels ont pour eux cette chose précieuse qui s’appelle l’expérience. Dans notre milieu, cela fait peu de temps qu’il y a des gens qui sortent des écoles. Je suggère aux étudiants d’apporter aux professionnels leurs connaissances et de recevoir leur expérience.

L’échange permet d’apprendre. La théorie n’est pas au coeur de mes TP mais je m’appuie sur elle ; j’essaie de démontrer que l’important, avant de savoir faire une manipulation, c’est d’en comprendre le cheminement.

Quand on connaît les principes théoriques, on peut éviter beaucoup d’erreurs fréquemment commises. J’ajoute que nous avons choisi des métiers-passions ; j’ai envie de communiquer la mienne.

Votre fonction de formateur influe-t-elle sur votre activité d’ingénieur du son ?

Oui. Cela m’a fait réfléchir sur ma façon de travailler. Depuis que j’enseigne, j’ai évolué beaucoup plus vite dans le milieu professionnel grâce à cette prise de recul. Maintenant, j’ai le réflexe de me référer à la théorie sur laquelle je ne prenais pas assez appui. Je faisais machinalement ce que j’avais appris à faire mais finalement sans plus trop réfléchir. Bien sûr, je sais aussi me détacher de la théorie : parfois, je n’ai pas le choix et je vais à l’encontre de ce que j’enseigne. Mais au moins je suis conscient du problème auquel je serai confronté.

Et puis, les étudiants ont un côté critique : ils aiment poser des questions redoutables pour voir comment l’enseignant s’en sort ! C’est ce qui a provoqué mon trac du premier cours. Du coup, je me suis obligé à creuser le maximum de questions autour de mon sujet pour pouvoir répondre, au cas où… Enfin, prendre la parole devant un groupe et tenter d’expliquer quelque chose n’est pas non plus une expérience à négliger.

Comptez-vous poursuivre ?

Si possible. J’ai dû récemment apporter un complément de formation à des professionnels qui ont appris leur métier sur le terrain. Ils se rendent compte que la théorie, c’est bien pratique ! C’était encore une autre approche pour moi, très enrichissante. Finalement une expérience en nourrit une autre, cela évite d’être statique. Je m’efforce de faire évoluer mon enseignement.

 

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