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01/05/2009 - Témoignage

Alternance : François Guillaumat, DRH - LCL Lyon

Témoignage  de François Guillaumat, DRH - LCL Lyon, extrait de Passerelles,  la lettre n° 8  - mai 2009.

Depuis combien de temps pratiquez-vous l’alternance ?

Dans les fonctions RH que j’occupe depuis six ans, je suis un fidèle partisan de l’alternance. Elle est intégrée à mes habitudes de travail.

Quelles sont vos trois raisons d’accueillir un jeune en alternance ?

  1. Lorsque l’alternance aboutit à un recrutement en CDI, on est sûr de se plaire mutuellement !
    Le jeune a eu le temps de faire le tour de ses futures missions et il sait qu’il entre dans un métier qui lui convient. De notre côté, nous avons pu apprécier ses réflexes professionnels, sa motivation et son potentiel d’évolution.
  2. L’alternance « fabrique » de jeunes diplômés avec expérience, perle rare que cherche toute entreprise et qui en principe n’existe pas.
  3. L’alternance autorise un recrutement diversifié.
    Nos clients viennent de tous les horizons et nous voulons que nos collaborateurs reflètent cette diversité. Les jeunes de milieux moins favorisés accèdent à des métiers valorisants dans des conditions financières intéressantes. Il y a chez LCL un engagement de l’ensemble du management dans l’action à l’égard des jeunes de tous les milieux. Nous recrutons d’ailleurs aussi des moins jeunes ou des adultes en situation de handicap avec HandiFormaBanques. C’est la concrétisation citoyenne du positionnement de l’entreprise.

Un jeune que l’on recrute en alternance ne connaît généralement ni le métier ni le secteur. L’expérience lui faisant défaut, à quelle(s) caractéristique(s) êtes-vous particulièrement attentif au moment de l’entretien ?

À sa capacité à déployer un tempérament commercial qui se caractérise par l’écoute, le savoir-faire relationnel, la capacité à argumenter. Dans son activité bancaire, il devra savoir développer la dimension du conseil, qui consiste à proposer le bon produit au bon client. Comme nous sommes dans une profession réglementée, il devra se montrer capable de respecter les procédures et les consignes. Dans l’entretien, je suis attentif aux profils évolutifs et à tout ce qui révèle la capacité à travailler en équipe, l’adaptabilité, la mobilité. J’ai grand plaisir aussi à recruter des potentiels managériaux. Nous en aurons besoin pour remplacer les bataillons annoncés de retraités… Dans un CV, j’apprécie les stages dans le milieu bancaire qui révèlent un projet professionnel. Je suis également intéressé par les jeunes qui, après un temps de maturation dans une autre filière, constatent qu’elle ne leur convient pas et se réorientent. Ils sont en général particulièrement motivés.

Pour quels métiers recrutez-vous en alternance ?

Principalement des conseillers clientèle de particuliers et des attachés commerciaux. Avec les alternants en master, nous formons des conseillers plus spécialisés, pour une clientèle de professionnels par exemple.

Comment emmenez-vous le jeune alternant vers l’embauche en CDI ?

Le suivi se fait avec les équipes pédagogiques du CFPB qui, d’ailleurs, forment le tuteur car cette fonction ne s’improvise pas. Il doit être volontaire. Pour ma part, je préfère parler d’équipe tutorale. Il y a le tuteur, des collaborateurs expérimentés qui transmettront leur savoir-faire, mais aussi l’environnement immédiat du jeune. Le talent du tuteur, c’est de mettre l’alternant en situation, le plus vite et le mieux possible, et de faire comprendre que sa réussite est l’affaire de tous.

Sur quels critères décidez-vous qu’à la fin de son contrat, l’alternant sera recruté ou non ?

Il y en a trois. L’obtention du diplôme, le comportement pendant les sessions pédagogiques et le comportement professionnel. Cette année, dans notre région, sur 27 postes proposés à nos apprentis ayant réussi le BTS, 13 jeunes seulement ont accepté. Certains ont souhaité poursuivre leurs études et d’autres ne se sont pas sentis prêts à la mobilité géographique. Nous voulons faire plus et mieux à l’avenir, en insistant sur notre capacité à les faire évoluer en interne. Au bout de quelques années dans l’entreprise, à condition qu’un jeune ait un profil managérial et qu’il montre son envie d’aller de l’avant, nous l’inscrivons à l’ITB*.

Quelles sont vos perspectives au sujet de l’alternance ?

Elle reste un très bon vecteur de formation et de recrutement. Je suis confiant sur son avenir. Il faut continuer. Les managers jouent le jeu et sont demandeurs. Je pense que chez LCL nous suivrons la tendance générale qui est d’augmenter le nombre d’alternants en licence et master. Par ailleurs, nous souhaitons progresser encore sur la sélection et la formation de nos tuteurs et sur l’association de l’équipe tutorale à la réussite du jeune. Si je devais résumer ce que je viens de dire par une formule, je dirais simplement : vive l’alternance !

 

* Institut Technique de Banque, diplôme de niveau II visant à former des managers.

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